Longtemps rangé au second plan, la restauration a aujourd’hui conquis une place centrale dans l’organisation d’un festival. Si avant on avait l’habitude de se contenter des stands de frites, de saucisses et ou de sandwichs pas très apetissant, aujourd’hui, bien manger pendant un festival, c’est presque aussi important que la musique.

L’espace F&B lord d’un festival est de plus réfléchis avec des propositions de stands assez cool, parfois raffinés, innovants et très diversifiés.

Mais pourquoi ce changement ? quelles sont les tendances qui redéfinissent cette offre, comment les festivals s’organisent pour nous régaler, et comment les restaurateurs relèvent-ils ce défi ? On vous explique tout !

En effet, ce qui prime, avant tout, c’est l’expérience globale du festivalier.

L’expérience ne se limite plus à écouter de la musique ou d’admirer des performances artistiques. C’est aussi découvrir de nouvelles choses, s’amuser, et bien sûr… bien manger !

Comme nous l’explique Frédéric Adam, responsable du pôle partenariat des Eurockéennes de Belfort, un festival qui accueillera 130 000 festivaliers et où 167 000 repas devraient être servis, l’assiette fait désormais partie intégrante de l’évènement.

« Quand nous avons créé La Place des Chefs, nous sommes partis du constat que certains festivaliers ont autant envie de vivre un bon moment musical que de découvrir une spécialité culinaire sympa ». Il rappelle même que la triple étoilée Anne-Sophie Pic y avait créé, il y a 4 éditions de cela, un burger haut de gamme, montrant cette volonté, d’élever le niveau gastronomique lors de ces évènements musicaux.

Depuis, à chaque édition, six chefs de Bourgogne s’y succèdent, proposant leur version améliorée du sandwich, aux côtés des 40 stands éparpillés entre les scènes de concert et le camping, alternant food-trucks et saveurs du monde.

Comme vous pouvez le constater, la tendance du « bien-manger » n’épargne pas les festivals, bien au contraire. Fini la malbouffe à tout prix ! Les festivals essaient de proposer des offres à la fois gourmandes et en phase avec les préoccupations actuelles, à savoir des plats équilibrés et de qualités.

Au festival Art Rock de Saint-Brieuc, qui attire 80 000 spectateurs, les assiettes sont même devenues partie intégrante du festival grâce à l’événement Rock’n Toques. Un concept qui propose de la « street food gastronomique » à des prix raisonnables (12 € le plat, 20 € le brunch), élaborés par 16 chefs, dont 3 étoilés, 8 pâtissiers, 1 artisan cidrier et 2 cavistes servant entre 16 000 et 20 000 repas en moins de trois jours. C’est un succès fou !

Parmi les hits indémodables, le burger reste un champion, mais se voit de plus en plus travaillé et revisité. Les festivaliers sont également en quête de plats chauds et réconfortants, particulièrement appréciés après avoir dansé toute la journée. L’exemple du festival des Eurockéennes, avec ses pizzas, hot-dogs et tartes flambées, montre que les classiques ont toujours leur place, à condition d’être de qualité. Au festival Terres du Son, près de Tours, qui accueille 60 000 festivaliers, le pulled pork du restaurant Lazy Suzy, par exemple, a rencontré un réel succès, avec des milliers de portions servies sur trois jours.

Et la tendance du végétarien dans tout ça ? À votre grande surprise ils sont mis à l’honneur ! Eh oui, dans le cahier des charges des organisateurs, l’incitation à diminuer la viande pour son impact carbone est de plus en plus forte. Mickaël Marteau, référent restauration au festival Terres du son développe, « cette année, nous demandons aux restaurateurs de ne proposer qu’un seul plat à base de viande dans leur menu et celui-ci aura un supplément de quelques euros par rapport au végétarien ».  Au festival Art Rock « 50 % de la carte au minimum doit être végétarienne et 25 % en bio également », explique Carol Meyer, directrice de festival. Aux Eurockéennes, l’éthique du festival se complète par une vaisselle 100 % consignée.

Aujourd’hui, il y a de tout ! Au-delà des grands classiques, la diversité des offres s’est considérablement enrichie avec des food trucks aux saveurs du monde entier, des options végétariennes, véganes, sans gluten, et une attention particulière aux produits locaux et aux circuits courts.

Les organisateurs et restaurateurs l’ont bien compris : proposer une alimentation de qualité, variée et adaptée aux différents régimes alimentaires est désormais un critère décisif pour le succès d’un festival.

Hugo Mathieu, jeune chef de Besançon, illustre parfaitement comment la place de la restauration a évolué dans les festivals.

Pour lui, participer à un festival, c’est une super façon de se faire connaître et de gagner de l’argent. Après avoir vendu 28 000 € de baos aux Eurockéennes l’an dernier, il revient cette année avec un restaurant pour les entreprises partenaires et espère au moins une marge de 15 000 euros cette année, malgré un investissement plutôt conséquent.

La restauration dans un festival est devenue une composante essentielle à l’identité de l’événement, ça rend l’expérience encore plus cool proposant une activité supplémentaire aux festivaliers.

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